Voici l’article de rue89 qui aide à comprendre ce titre.
Mais si, la France a décroché un oscar ! Les Américains ont boudé « Un Prophète », mais ils ont salué « Logorama », un hallucinant court métrage d’animation, détournant des centaines de logos.
Son héros : le Bibendum de Michelin, engagé dans une course-poursuite avec Ronald McDonald. Cet oscar devrait rassurer les réalisateurs, qui avaient violé le droit des marques en toute connaissance de cause.
L’oscar du meilleur court métrage d’animation consacre définitivement « Logorama ». Depuis le festival de Cannes 2009, le film de François Alaux, Hervé de Crécy et Ludovic Houplain enchaîne les récompenses. (Voir l’extrait.)
« Logorama », c’est donc un quart d’heure de course-poursuite et de fusillade, dans un décor soulignant la présence des logos commerciaux dans notre paysage. Problème : avant d’utiliser ces logos, les réalisateurs et les producteurs n’avaient pas demandé l’autorisation des marques.
« Logorama » : « un long casting » pour sélectionner 3 000 logos
Auraient-ils obtenu ces autorisations ? Probablement pas, ou pas de toutes les marques. Le rôle du méchant revient à McDonald, et le bonhomme Haribo n’est pas aussi sympathique que peuvent le penser les enfants.
Nicolas Rozier, un des producteurs de « Logorama » au studio H5, explique :
« Nous n’avons pas contacté les marques : on savait que si on le faisait, il n’aurait pas été possible de faire le film. Les logos sont partout, on a donc décidé de prendre ce droit.
“Logorama” a demandé quatre ans de travail. Nous avons fait un long casting : il n’y a pas loin de 3 000 logos dans le film, et on a dû en regarder 40 000 auparavant. Nous avons même regardé différentes versions des logos : pour Michelin, nous avons choisi une ancienne version, parce qu’elle correspondait mieux. »
Pour l’instant, aucune plainte, assure Nicolas Rozier. Michelin, une des marques les plus visibles dans « Logorama », n’a pas vu de raison d’intervenir, nous explique une porte-parole du groupe, puisque « c’était de la créativité. » Et peut-être aussi parce que son logo a le bon rôle. Ce n’est pas le cas de McDonald’s. Contacté également par Eco89, le groupe n’a pas encore répondu.
« Logorama » n’est « pas un pamphlet, mais un droit de réponse »
Ronald McDonald joue effectivement « le psychopathe », admettaient les réalisateurs de « Logorama » au Monde.fr lors du festival de Cannes. Mais simplement pour ses qualités cinématographiques, « parce que les clowns ça fait peur, c’est comme le Joker dans Batman ».
« Logorama » ne serait donc pas une oeuvre anticapitaliste, juste un film d’action avec des stars d’un autre genre. Un des trois réalisateurs, Hervé de Crécy, expliquait au Monde.fr :
« Ce n’est pas un pamphlet, mais un droit de réponse à tout ce à quoi on on est soumis quotidiennement. On peut se permettre de caricaturer le président, le pape, Mahomet. Par contre, un logo d’une marque, il n’y a pas plus protégé. » (Voir la vidéo)
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