Après Montpellier, Cournon d’Auvergne. Le maire de cette ville de la banlieue de Clermont-Ferrand a préparé un arrêté municipal visant à interdire la tenue du spectacle « J’ai fait l’con » de Dieudonné prévu le 24 janvier au Zénith d’Auvergne, situé sur sa commune. Lire la suite l’article
Le projet d’arrêté municipal, qui doit être transmis en préfecture, dénonce « le simulacre de cérémonie diligenté par Dieudonné lors de sa présentation au Zénith de Paris le 26 décembre dernier, consistant en la remise d’un prix fictif par une personne déguisée en déporté juif à l’historien négationniste reconnu Robert Faurisson ».
Trois jours plus tard, le parquet de Paris ouvrait une enquête préliminaire qui devra déterminer si des délits de « contestation de crimes contre l’humanité commis au cours de la Seconde guerre mondiale ou d’injures antisémites ont été perpétrés à cette occasion ».
Le texte dénonce également « le contexte politique international actuel et notamment le conflit au Proche-Orient, celui-ci ne devant pas être importé sur le territoire national et notamment à Cournon d’Auvergne », a précisé jeudi le maire, Bertrand Pasciuto. Aussi, la mairie estime que « la tenue de ce spectacle présenterait pour l’ordre public des dangers auxquels la commune (…) ne serait pas en mesure de faire face par des mesures appropriées ».
Pierre-Yves Parrinet, producteur de Dieudonné, a réagi en déclarant à l’Associated Press que cette décision était « excessive. Ce sont des procédés étranges. Je préférerais que l’on parle du spectacle ». Selon lui, le spectacle est de toute façon « une décision qui est latente depuis décembre car nous n’avons pas enregistré suffisamment de réservations ». Alors que le Zénith d’Auvergne peut accueillir jusqu’à 1.500 spectateurs, seuls 200 à 300 billets ont pour l’heure été vendus, a dit M. Parrinet qui envisage un report du spectacle au mois de mai.
« Si le spectacle est reporté, notre position reste la même: Dieudonné n’est pas le bienvenu à Cournon d’Auvergne », a indiqué M. Pasciuto à l’AP. « Notre décision est certes radicale, mais M. Dieudonné est également radical dans ses positions. Quand on voit ce qu’il a fait au Zénith à Paris (…), ce n’est plus du divertissement, c’est un meeting politique ».
Début janvier, sur insistance de la mairie de Montpellier, la direction du Kawa Théâtre avait accepté d’annuler deux spectacles que Dieudonné devait donner en février.
AP
Et elle est où la liberté d’expression?